Qui dit soleil dit également exposition aux fameux rayons ultraviolets UVA et UVB qui peuvent endommager votre peau et celle de vos proches, surtout chez les enfants en bas âge chez qui les dommages sont tout particulièrement néfastes à long terme.
Une bonne raison de protéger votre enfant contre les aspects négatifs de l’exposition aux rayons du soleil et de préserver leur capital solaire.

La peau
La peau est l’organe de protection le plus étendu du corps humain.
L’exposition au soleil permet à la peau de produire de la vitamine D (également accessible à l’organisme par l’alimentation) indispensable à la solidité de l’ossature. Outre la synthèse de la vitamine D, la peau assume également des rôles sensoriels et thermorégulateurs essentiels à notre bon fonctionnement. Cet organe est un bouclier, une véritable barrière de protection contre les agressions extérieures, en particulier en provenance du soleil.
Le bronzage
Le bronzage est le mécanisme d’adaptation et de défense de la peau en réponse à une exposition aux radiations ultraviolettes naturelles du Soleil, ou artificielles dans le cas de l’utilisation de lampes à ultraviolets.
Le bronzage est le résultat visible de la production de la mélanine (à ne pas confondre avec la mélamine), un pigment biologique de couleur plus ou moins foncée qui a la propriété d’absorber les rayons ultraviolets UV-B. Ce processus de protection spontané mais lent donne sa couleur à la peau et rend l’épiderme moins perméable aux rayons ultraviolets.
Le phototype
La quantité de mélanine produite par une personne détermine son phototype. Le phototype constitue une adaptation génétique à un écosystème d’origine.
Il existe plusieurs types de catégorisation des phototypes. Un des plus connus est la classification créée en 1975 par un dermatologiste de Harvard, Thomas B. Fitzpatrick, permettant de classer les individus selon la réaction de leur peau pendant une exposition solaire donnée. Elle commence par le phototype de type I, caractérisé par des personnes dotées d’une peau très claire, avec souvent des taches de rousseur et des cheveux blonds ou roux, ne bronzant pratiquement pas et attrapant systématiquement des coups de soleil ; et se termine par le phototype de type VI, caractérisé par des personnes dotées d’une peau foncée, des cheveux noirs et n’attrapant pratiquement jamais de coups de soleil.
En résumé, plus la mélanine contenue dans un épiderme est naturellement produite de façon modérée, moins la peau jouera le rôle de bouclier contre les UV. Au contraire, plus la mélanine contenue dans la peau sera produite de façon abondante, plus l’épiderme jouera un rôle de bouclier protecteur contre les UV. Néanmoins, cette protection naturelle ne suffit pas pour autant. Suite à une exposition prolongée sans grande protection même une peau foncée de type phototype VI peut être brulée par le soleil. Tout type de phototype conditionnera par conséquent une gestion appropriée de l’exposition de la peau aux ultraviolets.
Le « capital soleil »
La protection pigmentaire face au rayonnement solaire et les capacités naturelles à réparer les dommages du soleil offertes par la peau sont une aide qui n’est donc pas parfaite. Le bronzage et la couleur de la peau ne constituent pas une protection totale contre les ultraviolets. La capacité de protection et de réparation varie d’un sujet à l’autre et diminue au cours de la vie.
Ce que l’on appelle communément le « capital soleil », ou « capital solaire », peut se définir comme le potentiel total de rayonnement (exposition modérée et surexposition) qu’un individu peut encaisser tout au long de sa vie sans risque de développer une grave maladie. Un excès d’exposition aux rayons peut en effet entrainer à plus ou moins long terme des conséquences nocives sur la santé, comme par exemple les risques de déshydratation, des ridules dues au dessèchement, l’insolation, le vieillissement de la peau (hyperplasies épidermiques et dégénérescence maculaire), des brûlures (coups de soleil), des photo-conjonctivites et/ou des cataractes, des ophtalmies des neiges en montagne (photokératites pouvant évoluer en mélanomes oculaires), et une réduction de l’efficacité du système immunitaire.
Parce que les ultraviolets ont un effet mutagène sur l’ADN des cellules, ils peuvent également provoquer à haute dose le cancer cutané du mélanome. Depuis quelques années cette maladie est en nette progression ; la cause première en est l’effet délétère des radiations ultraviolettes. La peau est un organe qui reste très vulnérable, notamment pendant l’enfance, particulièrement pour les peaux les plus claires, et surtout lors des premières heures d’exposition. C’est pourquoi la gestion de l’exposition de la peau aux ultraviolets est un véritable enjeu de santé publique, et c’est la raison pour laquelle l’abus d’exposition au soleil avant l’âge adulte peut fortement entamer le très précieux capital solaire. De bonne raisons de vous protéger vous et votre enfant contre les effets indésirables du soleil.
La prevention
Si nous sommes inégaux face au soleil, et s’il est idéalement préférable de connaître son type de peau ainsi que les limites qu’on peut lui imposer, la première protection est la prudence et la prévention. C’est la raison pour laquelle les dermatologues déconseillent d’une manière générale les expositions prolongées au soleil, à fortiori sans protection adéquate.
Le Syndicat National des Dermatologues-Vénéréologues (SNDV) rappelle à cet effet les précautions élémentaires à prendre (https://www.syndicatdermatos.org/) :
• Éviter l’exposition directe au soleil aux heures les plus chaudes de la journée (entre 12h et 17h00 notamment). Les coups de soleil sont dangereux, surtout chez l’enfant. Les bébés et les jeunes enfants ne doivent pas être exposés au soleil ni directement ni pendant de longues périodes ;
• L’exposition solaire doit être progressive ;
• Le soleil possède une forte et profonde action de déshydratation sur le corps. Il est recommandé de boire régulièrement beaucoup d’eau. Faire boire les bébés toutes les ½ heures ;
• Éviter les baignades en plein soleil, notamment dans les endroits publics qui posent, outre des problèmes de réverbération (+10% de réverbération sur l’eau), des questions d’hygiène élémentaire ; on peut se mouiller pour se rafraîchir, mais pas en plein soleil, attention au risque UV ; privilégier les douches ou les brumisateurs et ne pas oublier que le tee-shirt blanc mouillé laisse passer tous les UV. Savoir que les parasols ou les endroits ombrés laissent toute de même passer 50% des UV ;
• Le sable, la neige, l’eau peuvent réfléchir plus de la moitié des rayons du soleil sur votre peau ;
• Ne jamais oublier qu’il est possible de prendre des coups de soleil ailleurs que sur une plage. Lors d’une promenade à pied ou en bicyclette, en travaillant, en jardinant, en se reposant dans un jardin, en altitude en montagne, sous une couverture nuageuse faible ou un vent rafraichissant, en voiture, en ville…, les UV sont tout aussi nocifs et restent très dangereux pour la peau. La vigilance est donc indispensable ;
• La meilleure protection solaire pour tous est vestimentaire. Le port de vêtements protecteurs est particulièrement nécessaire chez les plus petits qui doivent être impérativement protégés (chapeau, lunettes, tee-shirt à manches longues…). Privilégier les couleurs sombres et les tissus à fibres serrées. Il existe aussi des vêtements anti-UV efficaces, notamment destinés aux sportifs.
• Porter des lunettes de soleil aux verres homologués capables de filtrer les UVA et UVB (marquage CE) ;
• Mettre de la crème protectrice anti UVB et anti UVA (indice 50 et +) en l’appliquant de manière régulière (une fois toutes les 2 heures minimum) sur les parties découvertes non protégées par le vêtement et après chaque bain ;
• Le protecteur solaire n’est pas destiné à augmenter le temps d’exposition. Utiliser le protecteur solaire adapté à votre type de peau. En altitude et sous les tropiques, il faut augmenter l’indice de protection solaire du produit utilisé habituellement.
Stephen Nery, Juin 2018